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 »Y’en a marre du Reiki, on dirait une religion, d’ailleurs y’a juste à payer et on est maître en 2 jours !

Et puis les maîtres Reiki se tirent tous dans les pattes… »

Voici grosso modo les propos que j’ai entendus par une personne ayant fait son 1er degré de Reiki avec un enseignant sur Dijon. Ces mots m’ont beaucoup ennuyé. Devant cet amalgame entre le Reiki, le maître Reiki et le ressenti de la personne initiée (ce n’est quand même pas la même chose), j’ai répondu en langage  »Chacal », ayant oublié de mettre mes oreilles de  »Girafe » en me levant (voir Communication Non Violente, ou CNV, de Marshall Rosenberg). Désireuse de comprendre, je suis sortie de mon monde  »Bisounours Reiki » ou tout est  »Pour le bien de tous et en harmonie avec l’Univers » et j’ai fait ces constatations :

– En tant qu’enseignant on ne sait plus comment s’appeler

Me qualifiant d’enseignante de Reiki je me suis aperçu que les gens comprennent que j’enseigne mais que je ne suis pas forcément vraiment qualifié ou certifié par rapport à un Maître Reiki. Alors, puisque je suis 4ème degré, j’ai adopté le mot Maître Reiki. Pas mieux : j’ai entendu les mots sectes, guru, ou  »2 jours pour être Maître… ».

Bref, rien de satisfaisant !

J’ai donc décidé de revendiquer le titre de  »100 centimètre de Reiki » (100cm = 1 mètre = 1 maître), ainsi je peux expliquer qu’en occident  »Maître » signifie seulement qu’il est habilité à initier au Reiki, point barre. Il peut être enseignant s’il le désire et nous avons bien en France des avocats, des notaires, ça ne choque personne de les appeler maître, pourtant que je sache, ils sont loin d’être des êtres ascensionnés !

– Il est reproché à certains  »maîtres » d’être trop rigides parce qu’ils imposeraient des choses, comme par exemple 21 jours d’autotraitement ou ils obligeraient les gens à venir faire des séances de groupe. En ce qui me concerne, j’aime que mes élèves soient entièrement libres dans leur pratique sans pour autant qu’ils fassent n’importe quoi. Pour moi, il est bon de respecter ce qui fait les fondements du Reiki Usui, éviter d’introduire d’autres disciplines dans les stages, prendre des raccourcis démesurés dans les protocoles ou l’inverse : dire qu’il faut absolument faire comme cela sinon ce n’est pas valable. Si je suis persuadé du bien fondé de telle ou telle pratique, je suggère de l’appliquer plutôt que d’imposer. Je rappelle que les enseignements peuvent être très différents d’un  »maître » à l’autre, que c’est une grande richesse car il y en a pour tous les goûts et cela permet d’aller vers les visions du Reiki qui nous conviennent le mieux.

Par contre, si chacun est persuadé qu’il a plus raison que l’autre, les gens ne s’y retrouvent plus et peuvent penser que les  »maîtres » ne s’entendent pas entre eux. Cela donne une mauvaise image du Reiki. C’est vrai qu’il est difficile de rester positif devant une personne qui nous paraît ne pas faire les choses  »comme il faut » (par exemple, s’il initie à distance !). Il est vrai aussi que certains  »maîtres » peu scrupuleux profitent du travail des autres et essayent de récupérer des clients, alors qu’on s’attend à avoir dans cette voie des gens qui soient plus respectueux qu’ailleurs.

– Certains élèves ont tendance à admirer outre mesure leur  »maître ». Ils ont vu en stage une personne pleine de gentillesse, sans jugement, inconditionnellement aimante, complètement altruiste et j’en passe. Certains prennent pour  »loi divine » tout ce que dit leur  »maître », ce dernier devenant  »Saint Machin » et l’élève se trouve finalement  »Saint Turé » (ceinturé = enfermé) dans ses croyances, oubliant que d’autres manières de faire peuvent être valable. Certains élèves finissent par s’apercevoir que leur  »maître » est dans la vraie vie un peu plus  »normal » et que lui aussi a encore besoin de travailler sur lui. Certains élèves sont alors profondément déçus et se cherchent un  »maître meilleur », ou bien se trouvent  »Saint Plement » écœuré, reportant malheureusement cela sur l’ensemble du Reiki.

Alors, comment faire pour améliorer les choses, pour que le Reiki ait vraiment une bonne image ? Je n’ai pas la solution miracle. Peut-être faudrait-il rester sérieux sans se prendre au sérieux ! Et peut-être qu’il serait bon d’introduire la CNV dans la formation de Reiki dès le 1er degré : un langage que nous devrions tous connaître pour le bien de tous.

 

Chrystelle Bourdot, enseignante et praticienne de Reiki (Maître Reiki) en Bourgogne (Côte d’or et Saône et Loire)